14 La contribution des archives musicales du site de l’Institut Moreira Salles pour la diversité. Une étude de cas : chansons de Noël brésiliennes

(Original en portugais)

Nísio Teixeira[1]

La Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (CDEC), adoptée par l’UNESCO en octobre 2005 et ratifiée par le Brésil en 2007, établit dans sa section III, Définitions, l’article 4, dans lequel le terme « diversité culturelle »

renvoie à la multiplicité des formes par lesquelles les cultures des groupes et des sociétés trouvent leur expression. Ces expressions se transmettent au sein des groupes et des sociétés entre eux.

La diversité culturelle se manifeste non seulement dans les formes variées à travers lesquelles le patrimoine culturel de l’humanité est exprimé, enrichi et transmis grâce à la variété des expressions culturelles, mais aussi à travers divers modes de création artistique, de production, de diffusion, de distribution et de jouissance des expressions culturelles, quels que soient les moyens et les technologies utilisés.

D’après ses points 4 et 6, toujours dans la section III de la CDCE citée ci-dessus, les activités, biens et services culturels se réfèrent à ceux qui incorporent ou transmettent des expressions culturelles, indépendamment de la valeur commerciale qu’ils pourraient avoir, les industries culturelles étant celles qui produisent et distribuent de tels biens et services, qui, à leur tour, ont besoin de politiques et mesures en relation avec la culture, que ce soit sur le plan local, régional, national ou international. De telles politiques doivent avoir pour objet la culture en tant que telle ou avoir l’objectif d’exercer un effet direct sur les expressions culturelles d’individus, groupes ou sociétés, en agissant sur la création, production, diffusion et distribution d’activités, de biens et services culturels, ainsi que l’accès à ceux-ci.

C’est dans cette perspective que l’article présent comprend les chansons : comme des formes d’expression de la diversité culturelle d’une société, tant du point de vue des paroles, que de la musique. Les chansons aident à comprendre diverses conjonctures sociales et leur incorporation comme matériel de recherche a été chaque fois plus utilisée en fonction de leur reconnaissance et aussi en tant que « document historique » (Valente 2003; Moraes 2010). Valente suggère même que la chanson peut être comprise comme un « témoignage narratif », non seulement quand le texte culturel présent dans la musique est porteur d’un registre qui a pu échapper à des narrations littéraire, historique ou même journalistique, mais aussi, par-dessus tout, comme représentation d’un aspect individuel ou collectif d’une société. Par ces temps d’évolution des TIC (technologies de l’information et de la communication), spécialement l’internet, nous savons que l’accès universel à ces archives devient plus facile, bien qu’il rencontre un double défi : trouver de fait la chanson pour l’écouter et, plus important, dans notre cas, la chanson qui fut produite des décennies avant l’avènement du disque vinyle et qui a seulement circulé sur des disques de 76 ou 78 tours par minutes (tr/min).

La mémoire émerge ici comme un défi de recherche et un concept clef pour la compréhension de la valeur de la chanson en tant que témoin, car nous avons, en plus de la chanson comme document, le souvenir et/ou la mémoire déclenchée par la combinaison des paroles et de la musique. Nous avons dans la chanson ce que Valente appelle une « capsule de mémoire » – pas seulement individuelle, mais aussi collective (car nous savons qu’il existe plusieurs exemples de chansons marquantes d’une certaine période historique ou d’un certain groupe social). D’un autre côté, il y a le défi de l’accès et la compréhension des industries et politiques culturelles attachées aux dispositifs médiatiques divers qui disposent de ces chansons. Des dispositifs qui, nous le rappelons, même en cette ère d’internet, deviennent plus rares au fur et à mesure que nous remontons plus loin dans le temps d’enregistrement et de production phonographique de ces chansons.

C’est sur ce point que, avant de continuer, nous mettons en avant la contribution de l’Institut Moreira Salles (IMS) comme un vecteur d’une extrême importance pour l’accès à ces archives musicales. Les archives numériques de l‘IMS permettent non seulement l’exercice de l’expression de la diversité culturelle dans une ligne de rupture ethnocentrique, du fait qu’elle offre une ample collection de plusieurs formes d’expression au Brésil, mais également de rupture ethnochronique, qui permet, précisément, l’accès ample et gratuit pour une écoute de ces « capsules de mémoire » produites au Brésil d’autrefois.

En premier lieu, il faut remarquer que les archives de musique sont seulement un des quatre piliers patrimoniaux de l’IMS. En plus de la musique, ses archives incluent la littérature, l’iconographie et (la plus grande de toutes) la photographie. Ses actions « sont soutenues par une dotation, constituée initialement par Unibanco et amplifiée postérieurement par la famille Moreira Salles » (IMS 2015). L’IMS est présent dans trois villes : Poços de Caldas (municipalité de l’état de Minas Gerais, où a été créé l’institut en 1992), Rio de Janeiro et São Paulo. En plus des catalogues d’expositions, des livres de photographies, littérature et musique, l’IMS « publie régulièrement les revues ZUM, sur la photographie contemporaine du Brésil et du monde, chaque semestre, et Serrote, consacrée aux essais et aux idées, tous les quatre mois. » (IMS, 2015). Toutes les archives passent par un procédé de conservation, d’organisation et de diffusion qui peuvent être détaillées ainsi :

La Photographie préserve 800 mille images, parmi les témoignages les plus importants du XIXème siècle – et ici apparaissent les splendides images de Marc Ferrez – jusqu’à de pertinentes collections qui englobent presque tout le XXème siècle. Parmi ces dernières, remarquons des noms tels que Marcel Gautherot, José Medeiros, Maureen Bisilliat, Thomaz Farkas, Hans Gunter Flieg et Otto Stupakoff, entre autres. Et la priorité de l’Institut est d’incorporer à ses collections des images du XXIème siècle. Ce formidable ensemble – 40 collections, dont 19 d’œuvres complètes des photographes – accrédite l’IMS comme étant l’institution de photographie la plus importante du Brésil. La Musique englobe les prémices des enregistrements de chansons brésiliennes. La collection est bondée de disques 78 tours, un dépôt de 80 mille phonogrammes dont les piliers sont les inestimables archives de José Ramos Tinhorão e Humberto Franceschi. Mais il y a aussi les archives de trois compositeurs essentiels qui enrichissent la fortune musicale brésilienne – Chiquinha Gonzaga, Ernesto Nazareth e Pixinguinha. Des lettres, des papiers, des documents divers et des livres composent les collections de Littérature. Des archives personnelles d’Otto Lara Resende, Erico Verissimo, Clarice Lispector, Carlos Drummond de Andrade, Rachel de Queiroz, Lygia Fagundes Telles, Paulo Mendes Campos, entre autres, méritent l’attention de chercheurs et enrichissent de précieuses informations les connaissances sur l’activité littéraire du pays. Préhistoire de la photographie, l’Iconographie de l’IMS, entièrement exprimée sur papier (aquarelles, gravures, dessins), constitue une archive réalisée, avant tout, par des artistes voyageurs qui sont venus au Brésil à bord d’expéditions diplomatiques ou spécifiquement culturelles au XIXème siècle. Les points forts de cette collection sont les belles aquarelles de l’anglais Charles Landseer qui a débarqué ici en 1825 et les dessins de l’allemand Von Martius (Carl Friedrich Philipp) qui a exploré la nature brésilienne de 1817 à 1820. (IMS 2015, nous soulignons)

Au-delà des expositions régulières de ses archives, au cours de programmations qui incluent aussi l’exposition et la discussion d’œuvres d’arts plastiques et de cinéma, l’un des objectifs principaux de l’IMS est l’ample diffusion de tout son patrimoine. C’est pour cette raison qu’ont lieu un investissement constant dans la divulgation universelle et gratuite de ses archives ainsi qu’une programmation par Internet via le site www.ims.com.br. Dans le cas qui nous intéresse, les archives musicales ont, en plus, le support d’une radio – la radio Batuta – qui explore tout le potentiel de cette collection « et produit des documentaires sur de grands compositeurs et interprètes ».

Ainsi, notre attention s‘est portée sur ce que le site met à disposition en termes de phonogrammes de ses vastes archives musicales. La Réserve technique musicale de l’IMS a été inaugurée au début des années 2000 et a sous sa garde 14 archives qui présentent deux facettes : la pratique musicale proprement dite, dans ses multiples fonctions (compositeur, arrangeur, chef d’orchestre, etc.) ou les activités de recherche et de collecte. La grande diversité de supports de représentation musicale existants peut être envisagée, grosso modo, en deux lignes directives : celle qui advient par les partitions et celle qui advient par les enregistrements.

Nous nous concentrerons sur les enregistrements : l’IMS met à disposition sur son portail Internet des versions numérisées de phonogrammes de disques lancés autrefois en 76 et 78 tours, dont les collections revêtent une importance spéciale. « Les principales sont celles de Humberto Franceschi et de José Ramos Tinhorão, avec près de six mille exemplaires chacune, mais il y a aussi des échantillonnages moins grands des archives de Pixinguinha et Antonio D’Áuria, en plus des donations reçues de diverses villes du Brésil et des collaborations de petits collectionneurs qui nous cèdent leurs disques pour qu’ils soient numérisés ici » (Leme 2015). Tous les enregistrements présentent une fiche technique détaillée du phonogramme.

A ce matériel s’ajoutent les enregistrements qui proviennent d’autres supports comme les bandes magnétiques en rouleaux et les cassettes, qui contiennent un matériel non commercial (répétitions, représentations, interviews et programmes de radio), en plus des « supports purement musicaux » comme encore les archives de Tinhorão, « parmi lesquelles, en plus d’une bibliothèque contenant plus de six mille volumes, des collections complètes de revues et diverses œuvres rares, incluent environ 2600 photographies, une hémérothèque qui réunit plus de 15 mille coupures de journaux et revues, et des centaines de documents importants, tout ceci centré sur la grande passion du collectionneur pour la culture populaire urbaine » (Leme 2015).

Dans ce travail, nous mettrons en avant, parmi ces vastes archives des enregistrements de l’IMS, les témoignages contenus dans les chansons de Noël brésiliennes pour que nous puissions (à travers elles) nous rendre compte sous quelle forme la chanson, en tant qu’important document historique et témoignage narratif, nous révèle certains aspects de la façon dont une partie de la société brésilienne a interprété la période. L’accès à l’écoute de cette production qui a eu lieu au Brésil entre 1913 et 1956 a été possible par le biais, précisément, du site de recherche des archives de l’IMS (http://acervo.ims.com.br/) pour lequel nous avons seulement sélectionné l’élément « musique », recherchant l’expression Noël et similaires (Père Noël, décembre, fêtes etc.) Il faut noter que le lancement de chansons sur le thème de Noël, formule auparavant habituelle dans l’industrie phonographique brésilienne (à l’exemple de celle existant – jusqu’à aujourd’hui – dans d’autres pays, notamment aux Etats-Unis), est de plus en plus rare. Quelques exceptions récentes (non incluses dans les archives de l’IMS) peuvent être remarquées, comme la chanteuse Simone, qui a lancé un disque en 1995 (mais avec des standards et des versions de la musique de Noël mondiale) et, plus de 10 ans plus tard, en 2006, l’album de chansons inédites Un Noël de samba, qui a réuni des compositions personnelles des sambistes Almir Guineto, Cláudio Jorge, Luiz Grande et d’autres, en partie inclus dans l’échantillonnage de ce travail.

Ainsi, l’article présente ci-dessous une analyse de 45 chansons autour du thème de Noël produites par l’industrie phonographique brésilienne. Comme nous l’avons dit plus haut, la majorité de l’échantillonage se situe entre les années 1913 et 1956 – grâce aux archives examinées sur le site de l’IMS – mais inclut aussi une chanson de 1976 et l’album cité ci-dessus de 20062. Sans aucune prétention de fixer des catégories qui au fond sont interchangeables, nous avons réparti ici nos impressions du témoignage des chansons de Noël analysées en nostalgie, description, relation et désarroi. Nous avons l’intention, avec ce petit exercice, de démontrer comment les chansons et, par elles, le rôle d’archives numériques comme celles de l’IMS, contribuent à la diffusion et à la promotion de la diversité culturelle.

I – Nostalgie

Dans ce premier cas, on remarque la nostalgie dans les valses Sinos de Natal (Cloches de Noël, d’Erotildes de Campos 1925), enregistrée par Pedro (frère de Vicente) Celestino: « Nostalgie d‘autrefois / Que j‘oubliais / Que les enfants heureux / Rêvant d‘espoirs / Combien de joie / Sur le trône de Dieu/ Il y a tant de douceurs / Immenses tendresses / Qui viennent du ciel »; Meu Natal (Mon Noël), par Francisco Alves (de lui et Ary Barroso 1934): « Par cette nuit étant enfant / Il y avait toujours l‘espoir / D’un cadeau de valeur / Je mettais sur la fenêtre / Ma chaussure à boucle / En pensant à notre Seigneur »; ou une autre chantée par Alves et Trio de Ouro, Natal, Noël (Herivelto Martins et Rogério Nascimento 1945): « Dors, dors, mon fils / mon petit ange innocent / Noël est arrivé mon petit saint / ta petite maman est contente ». Ou encore dans les valses enregistrées en 1954 par Roberto Paiva, comme Boas festas (Bonnes fêtes, Rui de Almeida et Guido Medina) et Dezembro (Décembre, Amil et Gaó 1954). Celle-ci dit, par exemple, les vers suivants : « Décembre, mois de rêves et de poésies / Tout était beau et enchanteur dans la vie / Noël, crèches, nuits de joie / De ma belle enfance, tellement chérie / Le temps a aujourd’hui tout détruit / Je mettais derrière la porte mes petites chaussures / Et le père Noël me donnait des jouets / Pendant les nuits étoilées de Noël / Parmi tous les cadeaux que j’ai reçus / J’ai eu aussi un beau petit clown / Avec de jolis habits / Que j’ai toujours gardé avec moi / Il n’est jamais triste / J’envie ses manières / Il a toujours sur les lèvres un petit sourire caustique. »

Entre autres exemples, nous aurions encore Jérusalem, chantée par Zilá Fonseca (Castro Perret et Jane 1953): « Nuit heureuse de Noël qui nous met en joie / Dans l’âme fatiguée de cette vie vide / Nuit d’amour qui nous apporte à nouveau le souvenir / Une fenêtre, une chaussure, un souci d‘enfant »; Papai Noel (Papa Noël), par Carlos Galhardo (Ivo Santos et Raul Pompéia 1956) : « Papa Noël / Quelle nostalgie m’envahit / J’entends déjà au loin le carillon / Des cloches de Belém / Papa Noël / Mon temps est révolu / Mais dans la nuit si gaie de Noël / Je suis bien heureux / Moi aussi j’ai été petit, tout petit / Mais ensuite j’ai grandi, bien grandi / Et mes illusions de quand j’étais enfant / Ont disparu / Et la vie a continué / Avec nostalgie je suis heureux aujourd’hui aussi / Car je suis papa Noël » ; et Papai Noel esqueceu (Le père Noël a oublié), par João Dias et Ângela Maria (David Nesser et Herivelto Martins, indéfini) : « Ma chaussure dans l’air frais / Restait toute la nuit / A la fenêtre de ma chambre / Quand j’étais petit enfant / Et, dormant presque éveillé / J‘attendais qu’elle vienne / Apportant un jouet neuf / Le père Noël c’était toi, ma petite maman. »

Il est curieux de remarquer que ce souvenir fort de l’enfance, associé à la figure maternelle, que sont les nuits de Noël, est arrivé à une période où ce genre d’enregistrement a déjà commencé à se raréfier au Brésil, les années 1970, dans le rock-soul Hoje é Natal (Aujourd’hui c’est Noël), de Cassiano, (de lui-même et de Paulo Zdanowski 1976), dans lequel, en dépit de toute la référence européenne qui ressort (« cheminées », « cygnes »), au bout do compte, tout est un cri de nostalgie de la mère : « Aujourd’hui c’est Noël d’étoiles dans le ciel / Aujourd’hui c’est Noël, Père Noël / A laissé pour toi les cloches de l’amour / Et au milieu des fleurs dans le salon et le bar / La cheminée et les enfants jouent / Et dans le jardin notre chien grogne / Nos cygnes décorent le verger… Maman… »

II – Description

Encore sous l’égide de valses et berceuses, mais aussi avec une plus grande quantité de marchinhas (ce sont des musiques très rythmées qui se dansaient pendant le Carnaval avant la samba – NDLT), nous avons des chansons qui décrivent tant la version traditionnelle chrétienne de l’histoire de la naissance du Christ ou comment cette fête se décline dans diverses régions, en ville ou à la campagne, comme dans Natal do sertão (Noël du sertão), par Capitão Furtado et Tia Chiquinha (Villa Lobos et O. F. Pessoa 1936) : « Minuit le coq chante / Tout le monde se lève / Gaiement sonne la cloche / Tout le monde va à l’église / Et la terre entière fête / La naissance du bon enfant / Tout le monde est content / Sur la place le violiste fait chantonner une douce viole » ; ou encore Natal dos caboclos (Noël des caboclos), par Quarteto Tupã et Paraguassú (de lui-même et Ariovaldo Pires 1938) : « Nuit de joie, nuit d’amour / Nait en ce jour le Christ Rédempteur / Comme c’est divin dans mon sertão / Quand arrive Noël, tant de traditions / Sonne gaiement la cloche de l’église dans la montagne / C’est le seigneur enfant qui est descendu sur la Terre » ; Cartão de Natal (Carte de Noël), par Isis de Oliveira et Luiz Gonzaga (de lui-même et Zé Dantas 1954) : « Bonnes-fêtes / Bonne année / A entendre les cloches de Dieu / Tinter à l’église / Pour toi et les tiens / Je souhaite un Noël très heureux » ; Salve Papai Noel (Salutations Père Noël), un dobrado (style musical apparenté à la marche militaire – NDLT) par la Bandilhado Altamiro Carrilho et Carequinha (de lui-même et Mirabeau, année indéfinie) : « Salutations salutations Père Noël, avec joie nous allons tous faire la fête / Salutations salutations Père Noël, ma petite chaussure je vais mettre sur la fenêtre / Salutations salutations Père Noël, avec joie nous allons tous faire la fête / Salutations salutations Père Noël, ma petite chaussure je vais mettre sur la fenêtre. »

La nature elle-même (le coq, les étoiles, la lumière), en plus de petits centres urbains, ponctués spécialement par les cloches, marquent l’influence chrétienne et se transforment pour annoncer la venue de Jésus, aspect renforcé encore dans d’autres chansons d’autrefois, avec pas moins de trois chansons nommées Sinos de Natal (Cloches de Noël). La première, chantée par Carlos Galhardo (Sanches de Andrade 1941) : « J’ai construit une petite maison / Là-bas au milieu du chemin / Qui a été faite en papier (qui a été faite en papier) / Je vais recevoir cette année / Avec plaisir la visite du Père Noël (du Père Noël) » ; l’autre par Francisco Alves (Victor Simon et Wilson Roberto 1950) : « Dans une simple mangeoire / Dans une crèche de lumière / Est venu au monde un garçon / L’enfant Jésus / Vingt-cinq décembre / C’est le jour de Noël / Lumière dans le ciel, paix sur la Terre, Gloire universelle ! ». La troisième, par Aurora Miranda (André Filho et Orestes Barbosa 1934) : « Ôôôô / Le coq a chanté / Et Noël est annoncé ». A part celles-ci, il y a encore Natal Divino (Noël Divin, Milton Amaral 1935) : « Noël, Noël / la lune couleur d’or émet la lumière / voit que l’humanité est souriante / fêtant le divin anniversaire de Jésus ».

Nous avons encore plusieurs autres exemples comme Chegou Papai Noel (Le Père Noël est arrivé), par João Petra de Barros (Kid Pepe et Roberto Martins 1934) : « Le Père Noël est arrivé / C’est l’anniversaire de Jésus / Le coq a chanté dans la cour / Une étoile est apparue là-haut dans le ciel ». Cantiga de Natal (Cantique de Noël) par Elizeth Cardoso (Lina Pesce, circa 1950) : « Une nuit en Orient / Une étoile est apparue / Annonçant à tous / Le message là du ciel / Mon Jésus / enfant Jésus / Pour notre bien est né / Il a apporté la paix, il a apporté la joie / Combien d’amour il nous a offert » ; Natal das crianças (Noël des enfants), par Blecaute (de lui-même 1955) : « Noël, Noël des enfants / Noël de la nuit de lumière / Noël de l’étoile du berger / Noël de l’enfant Jésus » ; Noite de Natal (Nuit de Noël), par Alvarenga et Ranchinho (de Murilo Alvarenga et Newton Mendonça 1941) : « C’est la nuit de Noël / La lune dans le ciel annonce / Que la paix règne sur la Terre / En cette nuit de joie / C’est la nuit de Noël » ; Prece de Natal (Prière de Noël), par Leny Eversong, avec Aloísio, Seu Conjunto e Coro (José Saccomani, Lino Tedesco, Walter Melo 1956) : « De belles étoiles naissent dans le ciel /Annonçant que Noël est arrivé / Couvre ton mal d’un voile / Faisons des prières à notre seigneur » ; A valsa de Natal (La valse de Noël), par Orlando Silva (Hilton Gomes et Sivan 1953) :« Les prières parlent d’amour en ce jour de paix / Les cloches vibrent et prient la même prière / La bénédiction de notre Seigneur répand des éclaircies / Et tous chantent la même chanson / Noël à mon Seigneur » et Presente de Natal (Cadeau de Noël), par Zelinha do Amaral (Alvarenga et Ranchinho 1936) : « Que règne la paix sur la Terre / La lune dans le ciel annonce / Que le Père Noël va arriver / Nous apportant la joie / Quel beau bal au ciel /Les petites étoiles luisent / On dirait qu’elles disent / Moi aussi je veux un cadeau ». Cadeau que le Brésil même reçoit : dans Sonhos de Natal (Rêves de Noël), par le peintre-chanteur Gastão Formenti (Henrique Vogeler, J. Menra et Lamartine Babo 1929), un jeu de mots entre la fête chrétienne et la capitale de l’état de Rio Grande do Norte : « En cette nuit le bon vieillard / Au Brésil donnera enfin / Sorti du fond de son sac / La ville de Natal (natal signifie aussi noël en portugais NDLT). »

Dans ce style descriptif, c’est dans les années 1950 qu’apparaissent les versions classiques en portugais des classiques de Noël étrangers comme Jingle Bells, par João Dias (James Pierpoint, pour la fameuse version d’Evaldo Rui 1951) : « Aujourd’hui la nuit est belle / Ensemble moi et elle / Nous allons à la chapelle / Heureux pour chanter / Au tintement des cloches / Clochette / L’enfant Dieu va / Nous bénir », version aussi enregistrée sous le nom Sinos de Belém (Cloches de Bélem) par Sônia Delfino et le Club do Guri. Ou bien les versions de O Silent Night (Franz Gruber) comme Noite de Natal (Nuit de Noël), par Dalva de Oliveira (version de Mário Rossi, indéfini c.1950) : « Nuit heureuse, Nuit bénite / C’est Noël, c’est Noël / A Belém une étoile irradie / Le message qui guide tout le monde / Enfant de la Vierge Marie / L’Enfant Jésus naît » ; ou Noite de luz (Nuit de lumière), Zilá Fonseca (Osvaldo Moles indéfini, c. 1950) : « Nuit de lumière / Nuit de paix / Naît Jésus / Pour nous sauver / Et les étoiles ont senti l’amour » ; et encore Noite Feliz (Nuit heureuse), par le Duo Moreno (version de Arlindo Pinto et Mário Zan indéfini, c.1950): « Nuit heureuse / Le ciel aussi dit / Redoublent les cloches / En un son divin… ».

Encore à cette époque, les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale et de l’imminente guerre froide se font présents aussi dans les paroles des chansons de Noël, comme dans Paz no sapato do mundo (Paix aux chaussures du monde), par Castro Barbosa (de lui-même 1949) : « Mon bon Père Noël / Au cœur si profond / Demande à Dieu la paix du ciel / Pour la mettre dans les chaussures du monde » ; ou encore Canção de Natal do Brasil (Chanson de Noël du Brésil), par Francisco Alves (de lui-même, David Nasser et Felisberto Martins 1951) : « Balayez la haine de la guerre / Protégez le bien contre le mal / Bénissez notre terre, Seigneur / En cette nuit de Noël. »

Contrepoint récent, dans l’album cité de 2006, dans Momentos de Paz (Moments de paix), Luiz Grande (de lui-même, Barbeirinho et Marco Diniz) décrit déjà un autre type de fête de Noël : « Bonnes fêtes compère / Je me barre / Aujourd’hui c’est la nuit de Noël / Je vais juste en boire une / De toute façon / Je ne peux pas rester / Ma nana est prête / Elle a préparé ses bagages / Il ne manque rien / Je vais me barrer / Voir les parents / Des copains à nous / Pour fêter ça ». Oui, l’interlude amoureux aussi va s’embarquer dans les paroles de Noël, comme dans nos exemples à suivre.

III – Relations

La personne aimée comme cadeau de Noël obtenu, souhaité ou perdu ponctue aussi une partie des chansons de Noël, comme l’amusante marchinha Dia de Natal (Jour de Noël) par Carmen Miranda (Hervê Cordovil 1935), dans laquelle le plus beau cadeau, en plus de la personne aimée, serait de faire venir le Carnaval à la fête : « Aujourd’hui c’est le jour du Père Noël / Aujourd’hui c’est le jour de Noël / Je vais demander à mon Père Noël qu’il fasse / Arriver vite le Carnaval / Cette année je vais lui demander / Et voir s’il consent / Je vais demander de ne jamais te perdre / Toi qui fut mon plus beau cadeau ». Dans une veine similaire, Carmen Miranda chante encore Recadinho de Papai Noel (Petit message du Père Noël, Assis Valente 1934), chanson dans laquelle l’amour apparaît comme un jouet de salon et le cadeau de Noël parfait prend la forme d’une lune de miel : « Père Noël si tu veux bien m’être agréable / Je veux la lune pour moi, pour moi et mon amour / Cette lune-de-miel, en nuit de noces / Pour voir si ainsi je serai heureuse, en cette belle nuit de Noël ». On remarque la même chose dans Noite de Natal (Nuits de Noël) par Orlando Silva (Maugeri Neto et Maugeri Sobrinho 1952) : « Nuit heureuse / Nuit de Noël / Nuit si heureuse / Je me souviens de mon beau rêve d’amour / Ensemble à la chapelle priant près d’elle / J’ai demandé la grâce du Seigneur / Dans un baiser prolongé / Nos vies se sont rencontrées » ; ou même dans la récente Presente de Natal (Cadeau de Noël), de Fundo de Quintal (Roque Ferreira 2006) : « J’aime bien flirter / Au bas de la colline / Sous l’arbre d’araçá / Près du feu / Amour ardent est mon souhait / Quand ça nous prend / Ça nous met à la bouche / Un bon goût d‘amour / C’est bon de goûter ton miel / Ton baiser fatal / Ouvre la ronde car c’est moi / C’est moi ton cadeau de Noël. »

Mais il est possible aussi d’essayer de demander au Père Noël l’être aimé, comme dans Se Papai Noel quisesse (Si le Père Noël voulait), par Silvio Caldas (Cristovão Alencar et Hervê Cordovil 1936) : « Si le Père Noël voulait / Je serais si heureux / Je lui demanderais qu’il me donne / La femme qui n’a pas voulu de moi » ou dans Eu sou pobre, pobre (Je suis pauvre, pauvre), par Aurora Miranda (André Filho et Orestes Barbosa 1934) : « Père Noël ait pitié de moi / ma petite chaussure est trouée / Je ne peux plus vivre ainsi / Je n’ai pas d’amour / Je n’ai rien / Je suis si pauvre / Père Noël soit mon ami / Je suis pauvre, pauvre, pauvre comme la marée d’ici / Je vais te donner mon adresse pour que tu puisses me trouver plus facilement / J’habite dans la rue de la Nostalgie, loin de la joie / Ce sera facile de me trouver ».

Sur cet aspect, un contrepoint malicieux s’entend ici dans Listinha de Natal (Petite liste de Noël, India et Jorge Henrique 1956), dans laquelle la vedette Virginia Lane apporte une interprétation pleine de mauvaises intentions envers le bon vieillard : « Père Noël, je veux un petit manteau en hermine / J’ai toujours été pour toi mon petit vieux / Ce qu’il y a de plus honnête / Père Noël / Je veux une Cadillac bleue / Quelques diamants aussi / Je promets qu’en échange je te ferai une bise / Combien de temps ai-je perdu / Combien de garçons me suis-je retenue d’embrasser / L’année prochaine je serai pareille / Si tu m’apportes ce qu’il y a dans ma liste de Noël / Père Noël / Je veux un appartement et des bijoux aussi / Quelques petits chéquiers / Et je te promets d’être seulement tienne et à personne d’autre. »

IV – Désarroi

Mais tout n’est pas joie à Noël. Comme le résume Almir Guineto dans Meu Natal (Mon Noël, de lui-même, Gilson Souza, Mi Barros 2006) : « Pour certains Noël est heureux / Pour d’autres il a un goût de fiel / J’ai vécu un Noël que je ne voulais pas / Si cruel… n’osez pas dire aux enfants / Que le Père Noël n’existe pas / Pour avoir de l’espoir / Ne pas être triste / C’est Noël / C’est Jésus / Le divin qui conduit ». Autrement dit, tout le monde ne peut pas avoir tout ce qu’il veut, comme encore dans Quando chega o Natal (Quand arrive Noël), par Neide Fraga (de Sereno 1950) : « Ma petite chaussure est si vieille / Que j’ai honte de la mettre sur la cheminée / Quand Noël arrive / Je pense au Père Noël / Combien de beaux jouets / Des soldats de plomb, des petits trains qui sifflent / Mais je ne souhaite rien de tout ça / Si le Père Noël pouvait m’entendre / Je lui demanderais de m’apporter la joie et d’emporter la tristesse / Ma souffrance. » Ou plus critique encore, dans la chanson d’Ângela Maria, dans Outros Natais (Autres Noëls, Claudio Luiz 1956) : « Vous qui habitez dans des palais / Et dorment sur des matelas à ressorts / Qui perdent aux tables de jeux / Bien plus que ce que vous donnez en aumône / Le jour où les cloches sonneront / Apportant un Noël de plus / Essayez de vous souvenir qu’il existe d’autres Noëls / Le Noël des enfants malades / De nos favelas / Des anges de la faim et dont l’âge se compte sur les doigts / Qui demandent au Père Noël / Qu’il passe aussi auprès d’eux / Leur apportant au moins des médicaments / Au lieu de jouets / Noël des enfants qui dorment sur les trottoirs durs / Sous l’abri opulent de nos marquises / Noël sans noix, sans gâteau, sans cuivre, sans rien / Noël des enfants qui meurent pour être heureux. »”

Une joie falsifiée par la consommation – ajoutée à un mariage frustré – se trouve aussi dans la critique Sapato na janela (Chaussure à la fenêtre), par Emilio Santiago (Claudio Jorge 2006) : « Je crois que cet amour n’a plus de solution / Le vide dans notre poitrine / Est difficile à supporter / Des scènes de notre mariage / Désaccord, souffrance / Regarde, nos enfants vont pleurer / Il vaut mieux prendre une décision / Libérer cette passion / Et essayer d’être heureux ailleurs / La fin de l’année arrive / Nouveaux airs, nouveaux projets / De planter de nouvelles racines / Rechercher la paix dans la ville / Affronter la réalité / C’est ce que le cœur nous dicte / Mais dans les rues je vois les publicités / C’est le Père Noël qui arrive / Avec des cadeaux que je dois acheter / A la télé ils nous poussent sur ce chemin / Un Noël toujours en famille / Sans ça ce n’est pas facile à supporter ».

La chanson-synthèse pour cet aspect est peut-être l’un des plus grands succès des chansons de Noël brésiliennes : Boas festas (Bonnes fêtes, Assis Valente 1933), très connue avec la voix de Carlos Galhardo. Suicidaire et solitaire, le compositeur Assis Valente résume dans des paroles caustiques la mort du Père Noël et de la joie, typique de cette période, et camoufle sa causticité dans une marchinha qui, en contrepoint, apporte une mélodie gaie et cadencée : « La nuit est tombée, la cloche a gémi / et nous prions heureux / Père Noël, regarde si tu as /de la joie à me donner / J’ai cru que tout le monde / Etait enfant du Père Noël / Et ainsi j’ai pensé / Que la joie était / Un jeu de papier / Cela fait longtemps que j’ai demandé / Mais mon Père Noël ne vient pas / Il est sûrement mort / Ou alors la joie / Est un jouet qu’il n’a pas ».

Conclusions

Nous n’avons pas inclus dans l’analyse ci-dessus celui qui est peut-être le premier enregistrement phonographique de la période : Natal das crianças pobres (Noël des enfants pauvres), dobrado enregistré en 1913 par la fanfare du 10ème Régiment d’Infanterie pour une composition d’Eduardo F. Martins, aussi disponible dans les archives de l’IMS. Bien que ce ne soit pas une chanson, nous remarquons ici, dans celle qui fut probablement la première musique dédiée à la période, la thématique de l’enfance associée à Noël, qui semble renforcer cet aspect de nostalgie, du temps qui ne revient pas, d’un passé qui s’est enfui, des aspects qui, comme nous l’avons vu, ont été renforcés par le discours des paroles et réitérés par le ton de la musique de plusieurs chansons – normalement et, pas par hasard, associées aux rythmes de l’acalanto (berceuse), de la samba-rancho (variation de la samba – NDLT) ou de la valse. Dans un autre groupe de chansons, nous remarquons celles à caractère plus descriptif, qui entrent en détails sur la célébration et, enfin, d’autres chansons utilisent Noël pour parler de désarrois ou d’autres types de sentiments, comme l’amour ou alors, à un moindre degré, se moquer en quelque sorte de la saison de Noël – à l’inverse des valses, acalantos ou samba-ranchos, cela arrive un peu plus avec les marchinhas.

Si la raréfaction du chansonnier de Noël peut être interprétée comme un signe de la crise de l’industrie phonographique brésilienne (et mondiale) face aux nouvelles reconfigurations de la technologie et de l’information, elle peut aussi être interprétée comme une curieuse lacune de témoignage social sur la période dans les récentes décennies. Phénomène similaire, d’ailleurs, nous pouvons au moins pour l’instant spéculer aussi sur la période dédiée aux festas juninas (fêtes de la Saint Jean), qui mériteraient peut-être d’être abordées de façon similaire car pour ces deux occasions il existait un processus de production pour le répertoire spécifique à chaque époque – et aussi à la nostalgie : « anciennes », de telles chansons, à l’époque-même de leur création, abordaient la réminiscence, et les entendre aujourd’hui, comme nous présentons ici avec le chansonnier de Noël est, précisément, un exemple de la chanson comme « capsule de mémoire » (Valente 2003) et comme témoignage narratif social de son temps.

Dans son préambule, la CDEC reconnaît « la nécessité de prendre des mesures pour protéger la diversité des expressions culturelles, y compris de leurs contenus, en particulier dans des situations où les expressions culturelles peuvent être menacées d’extinction ou de graves altérations ». L’analyse présentée ici est seulement un exemple parmi d’autres de ce qui peut se faire à l’heure actuelle grâce à la combinaison d’efforts historiques de chercheurs, à l’utilisation de nouvelles technologies et, dans le cas présent, à la mission institutionnelle de l’Institut Moreira Salles, qui est de rendre disponible l’accès illimité et gratuit à l’écoute de cette vaste production culturelle du Brésil, contribuant à l’exercice de la diversité culturelle de rupture ethnocentrique et aussi ethnochronique rendue possible par la recherche, l’accès et l’écoute de ces chansons d’autrefois – et maintenant, aussi de toujours.

Références

Instituto Moreira Salles – IMS (2015) História. Site oficial. <http://www.ims.com.br/ims/instituto/historia> (consulté le 06 octobre 2016).

Leme, B.P. (2015) Pesquisa no acervo de música. <http://www.ims.com.br/ims/explore/acervo/musica> (consulté le 06 octobre 2016).

Moraes, J.G.V. (2010) ‘Entre a memória e a história da música popular’, in Saliba, E.T. & Moraes, J.G.V. (orgs.) História e Música no Brasil, São Paulo: Alameda.

Valente, H. de A.D. (2003) ‘A canção na mídia – ouvidos e olvidos’, in Valente, H. de A.D., As vozes da canção na mídia, São Paulo: Via Lettera.

Chansons

Alencar, C. de, Cordovil, H. & Caldas, S. (1936) Se papai noel quisesse, Odeon.

Alvarenga, Ranchinho & Amaral, Z. do. (12/11/1936) Presente de natal. Acompanhado por Regional RCA Victor, Victor.

Alvarenga, M., Teixeira, N., Alvarenga & Ranchinho. (1941) Noite de natal, Odeon.

Amaral, M. & Miranda, A. (1935) Natal divino, Odeon.

Amil, Gaó & Paiva, R. (1954) Dezembro, Odeon.

Andrade, S. de & Galhardo, C. (1941) Sonho de natal, Victor.

André Filho, Barbosa, O. & Miranda, A. (1934) Eu sou pobre… pobre… pobre, Odeon.

André Filho & Miranda, A. (1934) Sinos de natal, Odeon.

Barbosa, C. & Barbosa, C. (indefinido) Paz no sapato do mundo, Acompanhado por Abel, Conjunto Star, Star.

Barroso, A. & Alves, F. (1934) Meu natal, Victor.

Blecaute. (indefinido) Natal das crianças, Acompanhado por Coro, Orquestra. Copacabana.

Campos, E. de & Celestino, P. (Dezembro/1925-Julho/1928) Sinos de natal. Acompanhado por Grupo dos Ases, Odeon.

Carequinha, Mirabeau & Carequinha (indefinido) Salve papai noel, Acompanhado por Altamiro Carrilho, Bandinha, Coro Infantil. Copacabana.

Cassiano, Zdanowski, P. & Cassiano (1976) Hoje é Natal, Polygram.

Cláudio L. & Ângela Maria. (1956) Outros natais, Acompanhado por Coro, Orquestra. Copacabana.

Cordovil, H. & Miranda, C. (1935) Dia de natal, Odeon.

Diniz, M., Barbeirinho, Grande, L & Grande, L. (2006) Momentos de paz, Caravelas.

Ferreira, R. & Fundo de Quintal (2006) Presente de Natal, Caravelas.

Gomes, H., Sivan & Silva, O. (1953) A valsa do natal, Copacabana.

Gonzaga, L., Dantas, Z., Oliveira, I. de & Gonzaga, L. (1954) Cartão de natal, Rca Victor.

Gruber, F., Moles, O. & Fonseca, Z. (indefinido) Noite de luz, Acompanhado por Coro, Orgão. Columbia.

Gruber, F., Pinto, A., Zan, M. & Duo Brasil Moreno (indefinido) Noite feliz, Acompanhado por Coro, Orquestra, Copacabana.

Gruber, F., Rossi, M., Oliveira, D. de & Inglez, R. (indefinido) Noite de natal, Acompanhado por Orquestra, Odeon.

Guineto, A., Souza, G., Barros, M. & Guineto, A. (2006) Meu Natal, Caravelas.

Índia, Henrique, J. & Lane, V. (1956) Listinha de natal, Todamérica.

Jorge, C. & Santiago, E. (2006) Sapato na Janela, Caravelas.

Martins, E. F. & Banda do 10° Regimento de Infantaria do Exército (1913) Natal das crianças pobres, Odeon.

Martins, H., Nascimento, R., Alves, F. & Trio de Ouro. (1945) Natal, Acompanhado por Orquestra Fon-Fon, Odeon.

Maugeri Neto, Maugeri Sobrinho & Silva, O. (1952) Noite de natal, Acompanhado por Coro, Orquestra, Copacabana.

Medina, G., Almeida, R. de & Paiva, R. (1954) Boas festas, Odeon.

Nasser, D., Martins, H., Ângela Maria & Dias, J. (indefinido) Papai noel esqueceu, Acompanhado por Orquestra, Copacabana.

Nasser, D., Martins, F. & Alves, F. (1950) Canção de natal do Brasil, Odeon.

Perret, C., Jane & Fonseca, Z. (indefinida) Jerusalém, Acompanhado por Coro, Orgão, Columbia.

Pepe, K., Martins, R. & Barros, J.P. de (1934) Chegou papai noel, Odeon.

Pesce, L. & Cardoso, E. (indefinido) Cantiga de natal Acompanhado por Coro, Orquestra, Severino Filho, Copacabana.

Pires, A., Paraguassú & Quarteto Tupan (26/09/1938) Natal dos caboclos. Acompanhado por Regional RCA Victor, Victor.

Rui, E., Pierpont & Dias, J. (04/10/1951) Jingle bells. Acompanhado por Coro, Solo-Vox, Odeon.

Saccomani, J., Tedesco, L., Melo, W. & Eversong, L. (indefinido) Prece de natal, Acompanhado por Aloísio, Conjunto, Coro, Copacabana.

Santos, I., Sampaio, R. & Galhardo, C. (1956) Papai noel, Rca victor.

Sereno & Fraga, N. (indefinido) Quando chega o natal, Acompanhado por Orquestra. Elite especial.

Simon, V., Roberto, W. & Alves, F. (1950) Sinos de natal, Odeon.

Valente, A. & Galhardo, C. (1933) Boas festas. Acompanhado por Diabos do Céu. Victor.

Valente, A. & Miranda, C. (1934) Recadinho de papai noel, Victor.

Villa-Lobos, L.G., Pessoa, O.F., Capitão Furtado & Tia Chiquinha (11/11/1936) Natal do sertão. Acompanhado por Coro do Apiacás, Victor.

Vogeler, H., Menra, J., Babo, L. & Formenti, G. (1929) Sonhos de natal, Odeon.


  1. Nísio Teixeira, Professeur d’Université en journalisme depuis 1997, actif depuis 2010 dans le cours de Communication Sociale de l’Université Fédérale de Minas Gerais (UFMG), où il soutient, à la radio universitaire (www.ufmg.br/radio), deux projets tournés vers la chanson brésilienne : « Conte uma Canção » (Raconte une chanson, du lundi au vendredi, 15h15 – www.conteumacancao.com.br) et le sujet « Batuque de Outrora » (Percussion d’Autrefois) pendant le programme de samba « Batuque na Cozinha» (Percussion dans la cuisine, 13h05 à 14h). En tant que journaliste, il a travaillé à la radio Geraes FM et pour des journaux et revues, comme « Hoje em dia e General », en particulier dans le domaine du journalisme culturel. Il est membre du groupe U40 Forum (http://u40net.org/).


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