Travail gratuit

Le terme travail gratuit est utilisé pour signifier des situations diverses : stages non rémunérés, heures supplémentaires non payées, mais aussi activités créatives et productrices de relations exercées de manière bénévole. La notion de travail gratuit est alors polysémique, elle doit rendre compte des tensions, liées au caractère souvent peu régulé des activités concernées, entre liberté et gratuité.

En première approximation, le travail gratuit consiste en toute activité, plus ou moins contrainte, productrice de richesse et/ou de valeur, mais non rémunérée sous forme monétaire. Ce travail non libre et non rémunéré s’est diffusé et affirmé, en passant souvent par l’usage du web, dans la phase de crise du travail qui a suivi la crise financière de 2007/2008. De nombreuses situations de précarité professionnelle auraient alors glissé dans le champ du travail gratuit, au point que celui-ci apparaisse aujourd’hui comme un marqueur significatif du travail contemporain (Ross, 2017).

Analysé sous l’angle du « workfare », c’est-à-dire des dispositifs qui contraignent à l’emploi afin de pouvoir bénéficier de l’aide sociale ou bien sous l’angle de la transformation de la fonction publique et le développement du service civique, ou encore sous l’angle du travail bénévole dans les associations, le travail gratuit pourrait être considéré comme le fondement d’une nouvelle exploitation produite par l’État néolibéral (Simonet, 2018).

Dans la littérature sociologique anglophone, les expressions qui renvoient au concept de travail gratuit sont diverses – « free labour », « free work », « unpaid work » – et elles se présentent toutes sous une forme analytique ambivalente. Les études à son sujet n’étant qu’à leurs débuts, les résultats, loin d’être exhaustifs, ne peuvent s’avérer que partiaux et provisoires. Malgré cela, il est possible et pertinent de tenter de restituer schématiquement les diverses définitions mobilisées dans le débat. On en proposera donc une présentation de façon heuristique et exploratoire.

Généalogie et contexte d’émergence du concept

Retracer la généalogie du concept requiert d’interroger les changements en cours du modèle de travail hérité du 20e siècle. Dans ce modèle qui a constitué la représentation typique du travail durant la phase industrielle du capitalisme, les horaires, les fonctions, les modes de mise au travail et de rémunération étaient encadrés contractuellement. C’est à la fin des années 1990 que l’on observe des phénomènes complexes tendant à faire déborder la production de valeur au-delà des limites contractuelles du travail (Alquati, 1997), ainsi qu’à introduire des logiques entrepreneuriales au sein même du travail formellement salarié, tandis que se multipliaient de nouvelles formes de travail formellement autonomes (Bologna, Fumagalli, 1997). Dans la phase actuelle, la distinction traditionnelle entre travail comme production de richesse et activités productrices de lien social et de sens semble s’être brouillée.On parle maintenant de « mise au travail » et de « marchandisation » de compétences et d’activités qui avaient été considérées, selon la logique du capitalisme industriel, comme les antithèses domestiques du travail salarié, du fait de leur caractère volontaire, de collaboration et de socialité.

La féminisation du travail, comprise comme l’accentuation de ses dimensions relationnelles et émotionnelles, historiquement attribuées aux femmes (Hochschild, 1983), concourt à ce brouillage en sollicitant des aptitudes réputées « naturelles », telles que le care, et dont l’exigence en termes d’engagement n’est pas reconnue (Morini, 2010, Simonet, 2018). Le modèle disciplinaire propre à l’entreprise fordiste – où le commandement constituait un élément extérieur au travail – est donc progressivement remplacé par un nouveau profil de participation et d’auto-promotion de ressources subjectives. Les frontières du travail se recomposent alors en termes de compétences requises et mobilisées dans la production, mais aussi d’élargissement indéfini des horaires, notamment en raison de l’implication, de plus en plus souvent requise, dans des relations excédant celles stipulées dans le contrat de travail. Néanmoins, ces frontières sont floues, et une zone d’indistinction entre vie et travail s’étend. Par conséquent, le travail gratuit ne réside donc pas simplement dans l’imposition d’une activité en supplément de celle prévue dans le contrat, mais aussi et surtout dans les transformations qualitatives du travail et des modes d’engagement qu’il sollicite. La difficulté à évaluer la valeur du travail gratuit illustre la profondeur de ces transformations.

Les grandes étapes de l’évolution du concept

On peut faire remonter l’émergence d’un débat structuré sur le travail gratuit aux réflexions sur l’économie digitale du début des années 2000, avec la publication de l’article de Tiziana Terranova intitulé « Free Labor », et qui questionnait la valeur économique de l’activité des internautes (Terranova, 2000). Ce débat a été relancé dix ans plus tard par un article de David Hesmondhalgh, plus réticent à rabattre toute non-rémunération sur l’idée d’exploitation (Hesmondhalgh, 2010). Dans le contexte anglo-saxon, les notions de free labour (Terranova, 2000, Hesmondhalgh, 2010) et de free work (Beverungen, Birke, Spoelstra, Kenny, 2013) présentent des nuances que l’on peut synthétiser ainsi : avec la première notion, le regard porte sur les implications du travail gratuit en termes de relations de travail, référé au marché et à la production de valeur d’échange. Avec la deuxième, l’accent est mis sur l’ambivalence du procès de travail, sur les compétences mobilisées et sur l’investissement relationnel, analysés comme sources de valeur d’usage.

Des analyses ultérieures sur le free labor et le free work ont été élaborées par Andrew Ross (2017). Celui-ci propose une systématisation et catégorisation du sujet sur la base d’une observation minutieuse des motivations sociales à la base du phénomène et il forge le concept de « working for exposure ». Selon Ross, suite à la crise globale de 2008, se sont généralisées des formes de travail peu ou pas du tout rémunérées, fournies uniquement en échange d’une rémunération sociale ou bien symbolique, dans le but d’être inclus dans le marché du travail.

La question de la motivation et de la phénoménologie du travail gratuit a également été abordée autour du concept de unpaid work, qui a été utilisé en particulier pour déconstruire le mythe des stages comme échange équitable et formateur entre le stagiaire et l’entreprise qui le reçoit. Les jeunes générations instruites, sensibles à l’attrait des creative industries, sont d’autant plus vulnérables que les offres de stages et les opportunités d’expériences de volontariat gratuit qui se présentent à eux correspondent à leurs passions et aspirations (Carrot workers’ Collective, 2012 ; De Peuter, Cohen, Brophy, 2015).

Une question posée, mais encore insuffisamment explorée dans ce débat concerne les conditions sociales et économiques dans lesquelles de telles expériences sont possibles : quelles conditions de soutien familial et quels milieux sociaux les rendent soutenables ou non ? La question est d’importance car les conséquences sont lourdes pour la distribution sociale des chances de différents milieux de s’y trouver représentés.

Dans le contexte italien, le concept de travail gratuit a été analysé à travers la question de « la fabrique de la subjectivité » (Armano, Chicchi, Fischer, Risi, 2014) que l’on pourrait rapprocher, en France, des travaux de Pierre Dardot et Christian Laval sur « la fabrique du sujet néolibéral » (Dardot et Laval, 2009). Deux autres axes d’analyse ont émergé en Italie et se sont concentrés sur le conflit autour du temps de travail gratuit (Coin, 2016) d’un côté, et sur le concept « d’économie politique de la promesse » (Bascetta, 2015) de l’autre.

Dans le dispositif de la promesse, le travail gratuit est un facteur de production fondamental qui se structure à travers un appareil idéologique par lequel se déploie un marché des illusions. Dans la crise, travail gratuit et travail précaire fonctionneraient sur le principe des vases communicants. Ils partageraient un dispositif de pouvoir similaire consistant à maintenir en permanence la personne dans une condition d’attente et de chantage quant à la perspective d’un revenu régulier et d’un travail correspondant à ses compétences et à ses attentes.

Dans les recherches menées en Italie, une attention importante a été portée aux évolutions réglementaires des relations de travail, ayant favorisé le développement du travail gratuit, par exemple, certains accords syndicaux institutionnalisant le recours au travail gratuit dans l’événementiel (Allegri, Ciccarelli, 2016). Dans ce secteur, le phénomène du travail gratuit est particulièrement important. Son institutionnalisation reposerait aussi sur un mécanisme de déguisement sous la forme de volontariat, dans des espaces qui, loin de constituer des lieux de solidarité sociale non lucrative (cadre normal et privilégié de ce qui devrait être considéré comme volontariat) s’avèrent entièrement traversés par la logique du profit (Bologna, Banfi, 2016).

L’évolution des encadrements juridiques a été abordée dans un ouvrage collectif (Armano, Murgia, 2016). La question du travail gratuit y est articulée à celle du nœud précarité-formation, en ce qui concerne les réseaux relationnels urbains et en ligne. Les espaces urbains et digitaux s’avèrent en effet des vecteurs de circulation d’idées, de personnes et de réseaux informels nimbés de potentialités indéfinies, dans lesquels les subjectivités précaires des travailleurs sont attirées et capturées. Ce sont d’ailleurs les auteurs qui s’intéressent aux questions de l’espace, que ce soit l’espace urbain ou l’espace digital, qui ont porté la plus grande attention à la question du travail gratuit.

Pour ce qui est de l’espace urbain, David Harvey (2010) a saisi avec le concept d’accumulation by dispossession la crise du modèle salarial fordiste et avec elle l’importance croissante à la fois du travail gratuit et de l’espace dans lequel se déploient les processus de valorisation post-industriels. Selon cette lecture, la ville, dans son devenir-métropole, avec son énorme répertoire de dispositifs, reterritorialise l’espace urbain même et les relations sociales, se distinguant ainsi de la ville telle qu’elle prenait forme à l’ère fordiste. Dans ce processus, cet espace, tout comme les interactions sociales quotidiennes qui s’y déroulent, sont subsumés à travers la spéculation financière et immobilière. En effet, la valeur de l’espace urbain n’est pas celle qui lui est attribuée aujourd’hui, mais celle potentielle que l’on prévoit qu’il puisse acquérir dans le futur. Cette valeur future dépend de l’attractivité de l’espace urbain du point de vue capitaliste. La valeur de l’espace urbain dépend donc des anticipations positives quant à la valeur que peut acquérir cet espace. L’aspect fondamental sur lequel repose la valorisation est donc subjectif : les représentations publiques et sociales de l’espace, les projections dans le futur et les attentes de la ville et des lieux orientent les préférences.

En ce qui concerne l’espace digital, le concept de travail gratuit a été récemment mobilisé par Christian Fuchs (2013). Son attention porte sur une forme de travail typique du capitalisme informationnel et digital, à savoir l’ensemble des activités volontaires, souvent non rémunérées, conduites par les usagers via internet, et encouragées par les technologies mobiles. Cette analyse souligne notamment l’ambivalence de la coopération et du partage des savoirs qui, sur le web, ne sont pas propriétaires mais libres d’accès. C’est dans cette production commune de textes, d’idées, d’images, de codes, mais aussi d’objets, d’événements, de relations et donc surtout de subjectivités et d’affects, que réside un travail gratuit de coproduction. Il s’agit de ces situations dans lesquels le consommateur-usager participe volontairement et gratuitement à la création d’innovations et de valeur pour les entreprises qui gèrent les plateformes digitales, poussé par la motivation liée au leisure, mais aussi à des aspects tels que la visibilité, la reconnaissance, la réputation en ligne, la « vitrine sociale ». Le travail gratuit représente alors une activité volontaire, épisodique et fragmentaire, fournie continuellement sur des plateformes collaboratives qui alimentent, stimulent et organisent ce travail à travers des algorithmes par lesquels elles viennent structurer l’expérience sociale (Zehle, Rossiter, 2009).

La question des algorithmes capables de lire et de subsumer à l’intérieur de la technologie digitale les divers comportements a été examinée également à partir de la figure du « travail du consommateur » (Dujarier, 2008). Il s’agit de situations propres à la coproduction par la consommation, par lesquelles, grâce à l’usage de la technologie digitale, le consommateur est intégré dans des dispositifs destinés à substituer une partie du travail compris comme production dans l’acte de consommation. Dans ce sens, il est possible de considérer que la consommation se transforme en travail gratuit. Cette approche met en exergue un aspect théorique central dont l’importance ne se révèle dans son entièreté qu’aujourd’hui, à l’heure du sharing et de la gig economy.

Plusieurs « transversalités » courent à travers ces différentes définitions du travail gratuit. Nous en mentionnerons deux. La première concerne les dispositifs par lesquels les acteurs sociaux acceptent spontanément des logiques d’exploitation et d’auto-exploitation en échange de l’activation d’une identité, de rôles et de responsabilités de type communicationnels et professionnels, se traduisant par une rémunération en termes de capital réputationnel et/ou dans l’espoir de bénéficier dans le futur d’un statut professionnel reconnu par le contrat et d’une rémunération régulière. La seconde « transversalité » avec laquelle il est possible de comprendre les mobiles du travail gratuit consiste en la logique du don, de la réciprocité et de la reconnaissance sociale sur la base du désir de partage et d’appartenance à un certain monde culturel et social. Cette transversalité, dont la motivation est, à la différence de la première, immédiatement réalisée, n’échappe pas sur le long-terme à une logique de rémunération non monétaire.

La pertinence du concept du point de vue de la perspective des zones grises du travail

Le travail gratuit, en particulier celui en ligne, fondé sur une éthique de la reconnaissance (ou de la rémunération réputationnelle), ne répond pas à la logique issue du modèle de travail du 20e siècle. En effet, il ne reste pas fondé sur le rapport entre la prestation accomplie par le travailleur et l’obligation, pour l’employeur, de fournir une rémunération monétaire. Il contourne tout système de contractualisation et de reconnaissance juridique des partenaires sociaux, l’espace public auquel il se rattache, les formes de représentation, auto-représentation et auto-organisation des parties. Il contourne même le système réglementaire qui encadre le travail indépendant freelance.

En résumant ce qui a été dit jusque-là, au fondement des expériences du travail gratuit il y a souvent le mythe de la « promesse ». La personne accepte d’accomplir, et avec une certaine régularité, dans un contexte digital comme physique, des activités non rémunérées, en fonction de l’identité que ces activités lui confèrent, et/ou du fait que ces activités contribueront à la construction d’un parcours d’expériences professionnelles qui pourrait à terme lui permettre d’accéder à un emploi rémunéré ou à une activité professionnelle rentable. Le travail gratuit s’accompagne donc de l’espoir de reconnaissance sociale. Mais il est incapable de se transformer en une reconnaissance publique normée par un contrat. Ce d’autant plus que le travail gratuit s’opère avant tout sans la médiation d’un système de relations de travail, et n’est pas en mesure de transformer la reconnaissance de la réputation (même en ligne) en un droit et en une rémunération monétaire.

Le thème de la gratuité, conjointement à celui de l’autonomie professionnelle et de la passion renouvelée pour le travail figurent alors parmi les questions qui traversent de manière contradictoire les nouvelles formes de travail et les nouveaux sujets producteurs. Comprendre pourquoi, dans certains cas, ceux-ci s’avèrent non seulement disponibles, mais parfois heureux de s’engager dans une activité de travail non rémunéré constitue un champ d’investigation sociologique important. Ce d’autant plus que le modèle de travail néolibéral – dans lequel l’intégration sociale est totalement confiée à la responsabilité individuelle et au « mérite » de chaque prestataire de travail – se dévoile toujours plus sous une forme contraignante.

Ces nouveaux espaces de production de la valeur tendent à devenir démesurés dès lors qu’ils ne se déclinent plus à l’intérieur de critères traditionnels d’organisation et de régulation. C’est ici qu’émerge ce qui dans la littérature a été défini comme les zones grises des relations de travail, c’est-à-dire des sphères non conventionnelles et d’exception qui, surtout sur un plan qualitatif, traversent toujours plus les espaces de négociation (et, de plus en plus souvent également, de non-négociation). Le travail gratuit forme un nœud dense de cette transformation radicale qui, dans son articulation complexe, vient déterminer profondément la nature même des relations de travail. Le rapport entre free work, free labour, unpaid work, travail précaire et travail tout court dans l’ espace urbain ou digital devient donc un objet d’enquête à approfondir. C’est dans leur articulation que l’on peut identifier les processus de subjectivation propres aux expériences professionnelles dans lesquelles l’identification des sujets et l’expression de soi se traduit par la mise au travail des relations sociales mêmes ou bien par la capacité – qui ne va pas de soi – de mise en cause individuelle et collective des rapports sociaux dans lesquels le travail se réalise. De ce point de vue, la diffusion du travail gratuit peut être vue comme le signe d’une vaste et dangereuse opération de re-sémantisation du travail, qui le déconfigure/reconfigure comme lien social. Le dépassement est vécu de manière contradictoire, surtout parce qu’il est véhiculé à travers la « captation » de relations humaines qui excèdent les relations de travail chez les nouvelles générations, qui n’ont pas été socialisées en termes de connaissance des droits et des tutelles. Dans son ensemble, le travail gratuit, dans la mesure où il est produit par l’adhésion « spontanée » des acteurs sociaux, et du fait qu’il constitue un extraordinaire instrument de dévalorisation du coût du travail et de chantage politique qui pèse sur les salariés et les travailleurs freelance, pose des questions de taille. Comme un courant sous-terrain et profond, sa présence peut potentiellement ébranler et reconfigurer la structure actuelle des relations de travail et de la société.

 

Emiliana Armano et Annalisa Murgia

Traduit de l’italien par Tom Montel

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