Subjectivité

Par « subjectivité », le courant marxiste italien appelé « opéraïsme » et le Michel Foucault des cours au Collège de France n’entendent pas d’emblée la même chose. Cependant, cette notion est au cœur d’un champ de réflexion foisonnant, qui fait travailler ensemble ces deux principaux corpus théoriques afin de penser le capitalisme contemporain, et en particulier ce que l’on peut appeler la subjectivité néolibérale. La sensibilité de cette nébuleuse théorique aux transformations du travail en fait une ressource originale et stimulante pour étudier les zones grises où se brouille la distinction entre soi-même et le capital, ou entre travailler et entreprendre.

Les auteurs qui opèrent ce rapprochement théorique considèrent la subjectivité comme processuelle plutôt que substantielle, et historique plutôt que transcendentale. Elle peut être définie comme l’ensemble des facultés et des attitudes qui caractérisent la vie individuelle et collective, immergée dans un espace social : potentialités relationnelles, linguistiques et communicationnelles, sphères des affects et de l’émotivité, compétences etc. Dans un sens plus politique, sont également intégrées les analyses foucaldiennes de la subjectivité comme le lieu d’un conflit continu entre des modes sociaux d’assujettissement, c’est-à-dire de conditionnement par les dispositifs de savoir-pouvoir, et ce qui y échappe ou résiste, se produisant comme subjectivation (Foucault, 2001).

Loin d’être conclusifs, ces éléments de définition de la subjectivité veulent plutôt être l’esquisse d’une cartographie destinée à s’étendre au fil des transformations sociales présentes et futures.

Subjectivité du travail

Au sein de la problématique du travail, le concept de subjectivité intervient dans les analyses de Marx sur la contradiction entre la subjectivité imposée par le capital et le travail vivant compris comme subjectivité ouvrière antagoniste. Si le capital forme la subjectivité dont il a besoin comme force de travail, la classe ouvrière n’émerge pas comme subjectivité et ne lutte pas parce qu’elle existe, mais au contraire elle existe précisément parce qu’elle lutte, se niant dialectiquement comme force de travail soumise au capital de sorte à affirmer sa propre autonomie. Le processus de subjectivation de la classe ouvrière consiste donc dans la négation de sa composition technique et des dispositifs d’assujettissement qui lui sont appliqués. Les modalités de cette recomposition dépendent de la dialectique entre les transformations de la composition technique du capital et les nouvelles formes de lutte qui l’affrontent.

Dans sa lecture de Marx, le mouvement opéraïste insiste beaucoup sur ce rôle de la subjectivité autonome. Une référence majeure de ce courant qui a émergé en Italie dans les années 1950-1960 est Ouvriers et Capital de Mario Tronti. On peut retenir de cet ouvrage que la subjectivité ouvrière et autonome doit nécessairement produire un savoir sur et à partir de soi. La méthodologie est celle de la co-recherche suivant laquelle l’ouvrier, dans ses dimensions techniques et politiques s’affirme au centre de l’analyse (Tronti, 1997). En termes sémiotiques, le sujet de l’énoncé devient sujet de l’énonciation : il génère son discours sur soi-même de manière autonome.

Mais qu’est-ce que l’autonomie ? Le débat autour de sa mesure et de son effectivité a opposé divers courants philosophiques du 20e siècle impliqués dans le discours politique. On peut citer l’existentialisme humaniste de Sartre et l’École de Francfort (tous les deux encore fortement dialectiques), le structuralisme d’Althusser et ses appareils de capture, jusqu’au post-structuralisme de Deleuze et Guattari avec leurs agencements, en passant par le postmodernisme de Lyotard, mais aussi la question de l’imaginaire de Castoriadis, de l’habitus chez Bourdieu, de la relationnalité chez A. Touraine ou encore de l’écologie politique chez Gorz. Chez tous ces auteurs, ce qui est mis à l’épreuve, amendé ou bien déconstruit, c’est bien la relation entre la subjectivité prolétaire et la dialectique, point cardinal de toute la philosophie marxiste du 20e siècle.

Pour comprendre le rôle de la subjectivité dans le capitalisme contemporain, l’opéraïsme a également eu recours aux concepts de General Intellect et d’individu social présents dans les Gundrisse (Marx, 2011). L’idée est que l’ensemble du capital fixe, constitué par les « machines » du capitalisme, est le dépositaire des savoirs – scientifiques, sociaux, pratiques – accumulés par la civilisation. Ces savoirs mobilisent l’intellect général comme source de production de richesse. La contribution productive de cette somme du savoir social accumulé surpasse celle du travail tout court. On peut même y voir la condition de possibilité de l’individu social, c’est-à-dire d’une forme de subjectivité intrinsèquement coopérative et ontologiquement autonome et alternative à ce fonctionnement du capital.

Pour les théoriciens opéraïstes des années 1960 et 1970 et pour leur postérité, la subjectivité produite par le social knowledge n’est plus, comme cela tendait à être le cas depuis un siècle, le résultat d’un affrontement dialectique avec le pouvoir capitaliste, mais plutôt l’expression immédiate d’une puissance qui s’affirme et s’autoalimente indistinctement dans la production et la reproduction sociales, le territoire propre de cette dernière ayant été élargi notamment à travers l’expansion du système scolaire. Le processus de production de la subjectivité se déroule en-dehors de la relation avec le capital et devient processus de production tout court. Dans cette optique, non seulement la subjectivité ne serait plus définie par la dialectique capital-travail, mais elle n’aurait même plus besoin du travail pour se constituer. Au contraire, c’est le travail – dans ses formes et dans sa composition – qui serait le produit de la subjectivation. C’est sur cette considération théorico-militante que s’appuie l’affirmation post-opéraïste du refus du travail comme « déliaison » entre processus de subjectivation et dépendance dialectique du travail, précondition à toute forme d’autonomie politique (Guattari et Negri, 1985).

En termes historiques, à partir des années 1960, de nouvelles subjectivités collectives contestataires, inspirées avant tout par les luttes féministes, se sont affirmées comme expression du general Intellect. Ces nouvelles subjectivités marquent une rupture radicale avec l’horizon traditionnel du politique du fait de leur dimension intrinsèquement libidinale et de leur positionnement autonome, en termes de formes d’action et de représentation. Elles ont ainsi configuré de nouveaux territoires du politique fondés sur le dépassement de la massification sociale et dans la perspective de sa nomadisation. Dès lors, le sujet d’énonciation ne peut plus être unique mais devient multitude (Virno, 2002).

Cependant, le thème de l’autonomie ne peut pas pour autant être considéré comme résolu. Lorsque s’essouffle la poussée des années 1960, le sujet autonome de l’opéraïsme doit faire les comptes avec les vieilles et nouvelles formes d’assujettissement. L’expression immédiate de puissance multitudinaire du general Intellect se heurte à des problèmes techniques, pratiques et politiques sérieux, qui ont été exacerbés par l’avènement du travail numérique (→ Travail numérique). Sur ce point, les mises en gardes de Félix Guattari à propos de l’ambivalence des relations entre technologie, subjectivité et capitalisme, restent valides. Pour traverser les « années d’hiver », il invitait à repenser la subjectivité en la comprenant comme l’un des terrains de l’écologie politique (Guattari, 1989).

André Gorz, qui fut par ailleurs l’un des premiers à développer une écologie politique articulée à la problématique du « travail immatériel », fait écho à ces considérations quand il met en évidence comment la stratégie du capitalisme du 21e siècle tend à une forme de domination moins sur l’activité de travail que sur la production de soi, c’est-à-dire sur le développement des capacités et des savoirs qui forment les processus de subjectivation. « La domination s’étendra donc vers l’amont et vers l’aval du travail direct », et ainsi « la production de soi a perdu son autonomie », devenant production de son propre capital humain (Gorz, 2008). Nous allons maintenant voir comment d’autres auteurs avaient développé cette intuition.

La subjectivité comme capital

La configuration du travail mise en place au milieu du 20e siècle produisait une forme spécifique de subjectivité, marquée par des formes, des mesures et des conditions d’inclusion sociale spécifiques. Le compromis institutionnel, syndical et politique entre Capital et Travail – continuité et stabilité du salaire contre division, hiérarchisation et subordination du travail – allait de pair avec une toute aussi stable unité de mesure de la valeur-travail, basée sur le temps productif. D’où une subjectivité qui prenait la forme d’un corps docile et fonctionnel au régime d’accumulation industriel. Si le temps était séquentiel et répétitif, rythmé par des procédures automatisées et scientifiquement organisées (Taylorisme), la subjectivité restait inscrite à l’intérieur de l’emploi, dispositif cardinal du compromis social en tant que garant du droit du travail et de l’accès à la protection sociale. Avec la rupture postfordiste de ce rapport, ce n’est plus cette forme séquentielle et horizontale du temps qui est valorisante mais plutôt la capacité d’incorporer dans la production des valeurs typiquement sociales et subjectives – affects, créativité, relations, langages (Virno, 2002). Mais le dépassement de l’hégémonie du travail subordonné par le travail contemporain conduit à la sur-exposition personnelle et au report de la responsabilité sur le sujet.

À l’approche de la phase néolibérale, le capital promeut donc d’autres formes de subjectivités. S’il ne saurait se faire humain, il cherche à faire de l’humain un « capital ». La subjectivité se recompose alors dans la figure foucaldienne de l’« entrepreneur de soi ». Celui-ci ne vend plus sa force de travail mais investit son propre capital humain (attitudes, facultés, expériences, savoirs, appartenances) pour en tirer un revenu, mettant ainsi en jeu sa propre existence sociale. Une telle subjectivité, idéal-typique du néolibéralisme mène sa propre vie comme elle mènerait une entreprise avec ses risques et responsabilités. Elle veille sur son employabilité, au lieu de compter, comme le sujet idéal-typique du fordisme, sur la garantie d’un emploi stable.

La dimension biopolitique de cette transformation n’élimine pas les dispositifs classiquement disciplinaires mais les convertit en mises à l’épreuve permanentes des facultés et des attitudes du travailleur. Si la biopolitique concerne l’ensemble des dispositifs sociaux et activités institutionnelles à même de gouverner et surveiller toujours plus efficacement la vie des populations dans chacun de ses aspects, sa déclinaison dans le monde du travail revient à une invasion discrète de l’extraction de valeur dans chaque moment de l’existence et dans n’importe quelle faculté humaine et sociale de la force de travail. Le sujet-travailleur unidimensionnel doit répondre, avec toutes ses facultés, à l’impératif de flexibilité selon les exigences du marché, exerçant sine die une autonomie responsable.

Cette figure subjective correspond à de puissantes injonctions managériales. Lors d’un discours à l’université de Stanford en 2005, l’entrepreneur Steve Jobs a lancé un mot d’ordre fameux : « Do what you love and love what you do ». D’un côté, cette opération idéologique consacrait la mise au travail de la subjectivité comme réalisation de l’amour et du plaisir individuel, et de l’autre, elle en cachait le caractère essentiellement contraint, de même que la dégradation des conditions de travail, le démantèlement du droit du travail et l’effondrement de la valeur économico-contractuelle qui l’accompagne pour bon nombre de travailleurs. Le paradigme de l’entrepreneur de soi exalte chez le sujet la vocation à la créativité, au succès ou au simple problem solving, au point non seulement de mettre au second plan la récompense matérielle pour le travail effectué (Ballatore, del Rio Carral et Murgia, 2014), mais aussi de faire correspondre la vie même à la production.

Derrière ce discours se cache une sorte de « dispositif de flexibilité » que l’on peut considérer comme un instrument paradigmatique du capitalisme tardif et du postfordisme. Sa fonction principale consisterait en l’expropriation de la plasticité personnelle, c’est-à-dire de la subjectivité même. Certes, cette idéologie promeut la flexibilité comme ce qui libérerait de la routine et de l’hétéronomie, parce qu’elle nous pousserait à raisonner, communiquer et apprendre. Mais l’équation entre flexibilité et liberté subjective ne tient pas. La nouvelle organisation du travail implique en réalité une subjectivité tenue de se plier aux mutations productives soudaines, ainsi qu’à la fragmentation des temps et des espaces de production. Une telle rationalisation du travail est elle-même le résultat d’une rationalisation marchande monologique et totalisante que Dardot et Laval (2009) définissent comme « la nouvelle raison du monde », capable d’imposer l’entreprise comme modèle de subjectivation et la compétition comme l’horizon auquel le sujet doit s’adapter.

Employabilité, précarité et dé-subjectivation

Dans les années 2000, du fait notamment des mesures d’austérité, l’employabilité se transforme en une précarisation croissante. La précarité est un véritable dispositif de domination : l’hypertrophie du temps capté par le travail, conjuguée à l’imprévisibilité du revenu, même à court terme, conduit à englober presque totalement les processus de subjectivation. Les effets de la précarisation ont été décrits sous le nom de « travail autonome de seconde génération ». L’entrepreneur de soi n’a tendanciellement d’« autonome » que le poids du risque et d’importantes charges fiscales, techniques, physiologiques et de consommation tandis que bien souvent les relations avec les donneurs d’ordre et de contrats reproduisent les logiques d’exploitation et de hiérarchisation du travail subordonné en les sublimant (Bologna, Fumagalli, 1997).

Cette forme de travail implique les caractéristiques subjectives directement liées à l’apprentissage et à la transmission de connaissances, qui caractérisent la force de travail à l’âge du « capitalisme cognitif ». Mais elle implique aussi la dimension relationnelle, les dynamiques des corps et des sens, tout comme la mise en jeu des affects, des attentions et des sentiments. Des aspects auparavant cantonnés à la vie privée – comme les affects, la santé, les goûts, les attitudes, etc., se trouvent ainsi de plus en plus mobilisés dans le monde du travail. Cette profonde transformation historique invite à redéfinir le concept même de travail à partir de la mise en valeur de la subjectivité en tant que telle.

Cette évolution fait l’objet, sur le plan de l’analyse théorico-politique, de deux types d’approches. D’un côté, l’intention d’appréhender le paradigme du travail contemporain avant tout dans le contexte de la dérégulation de la société précaire, fragmentée et productrice d’insécurités. De l’autre, la volonté de le ré-interpréter de manière positive dans la perspective de la constitution de nouvelles morphologies subjectives et sociales.

La première approche souligne comment le caractère ubiquitaire de la précarité génère des menaces dans tous les domaines de la vie, du travail à la santé, des relations aux conditions matérielles (Ballatore, del Rio Carral et Murgia, 2014). La précarité modifie de l’intérieur la perception que l’individu a de soi-même et bouleverse celle de l’altérité. Le regard même du sujet devient précaire en ce sens que la précarité réduit la multiplicité des perspectives et la richesse des liens sociaux à une focalisation étroite sur le seul plan de la survie. La généralisation de la précarité entraînerait donc une transformation progressive de la conflictualité sociale en compétition entre pairs, et ferait des processus de subjectivation en une sorte de dé-subjectivation de l’individu.

L’approche « positive » retiendra au contraire l’apparition de figures subjectives alternatives à celle auto-entrepreuneuriale. D’un côté, elles revendiquent une reconnaissance sociale et une rémunération pour tout le travail et les énergies déjà fournis et nécessaires à la réalisation de la prestation demandée (just in time). De l’autre, elles promeuvent des formes d’agrégations solidaires et résistantes face à l’atomisation qui caractérise la précarité. Ces tentatives de recomposition collective des singularités précaires ont pour horizon la réappropriation du commun de la production (savoirs, pratiques, revenu, services, temps et espaces). Un point central est ici la revendication d’un revenu garanti universel pour satisfaire la reproduction sociale et la vie même des individus (revenu d’existence, de citoyenneté, contributif, etc.) (Foti, 2017). Il reste néanmoins que le capitalisme digital produit des effets d’expropriation, de subordination et d’aliénation du travail vivant, que les subjectivations collectives des précaires risquent de ne pas pouvoir surmonter.

Un chantier de la subjectivité

La désubjectivation induite par les nouvelles formes de travail précaire, autonome ou informel peut être rapportée à l’algorithmisation et à la digitalisation de toujours plus d’aspects du travail (moyens, environnements, accès) tout comme des autres champs de la vie. Cette « gouvernementalité algorithmique » (Berns et Rouvroy, 2012) entraîne un redimensionnement tendanciel de la subjectivité même, ou du moins de tous ses aspects incommodes ou inutiles pour l’accumulation capitaliste. Le platform capitalism conjugue ainsi paradoxalement une hypersubjectivation du travail et dé-subjectivation de la subjectivité.

Ainsi, si dans les dernières trente années la subjectivité s’est avérée être la réponse humaine à la question du capitalisme « comment dégager de la plus-value ? », ce qui semble advenir aujourd’hui, dans le régime occidental et en particulier européen de précarisation et de financiarisation des existences, c’est une action en devenir sur les subjectivités. Une telle action a été décrite comme imprimante, soit une logique d’exploitation articulée à la subsomption réelle – qui ne l’exclut donc pas – et qui investit la subjectivité d’une « injonction à la concurrence, à la liberté d’initiative, à l’investissement sur les qualités d’autonomie professionnelle et à la ré-incorporation progressives des moyens de production » (Chicchi, Leonardi, Lucarelli, 2016). L’imprinting consisterait donc dans l’absorption et la valorisation des attitudes productives de la subjectivité comme de celles reproductives et coopératives. La nouvelle condition subjective à laquelle on assiste se baserait en substance sur l’adhésion libidinale aux postures sociales néolibérales, selon le paradoxe d’un contrôle social à travers la production de libertés individuelles. Dans ce sens, l’effet de pouvoir réside aujourd’hui dans le fait que les normes qui régulent l’extraction de plus-value sont désormais produites par les subjectivités – une sorte de servitude volontaire peer-to-peer.

Loin de se présenter comme l’analyse d’un dispositif totalitaire, la théorie de l’imprinting porte en soi la possibilité d’une brèche subjective à l’intérieur des nouvelles logiques et pratiques d’exploitation. Si ces dernières nécessitent une participation active, collective et « libre » à la production de normes, les subjectivités naissantes ne détiennent plus seulement les instruments de la production, mais également les clefs de l’excédent, du « surplus socialement désirable ». Dans cette optique, c’est précisément à partir de l’articulation des configurations libidinales des individus avec le développement des technologies coopératives que peut surgir un facteur d’incontrôlabilité sur lequel construire politiquement les bases pour une excédence subjective.

 

Paolo Vignola et Cyprien Tasset

Traduit de l’italien par Tom Montel

Bibliographie

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